Oïdium
Très connu parce que très visuel, l’oïdium est détecté presque chaque année en Belgique. Cette maladie est causée par le pathogène Blumeria graminis, un parasite obligatoire[1].
Cette maladie passe l’hiver sur les repousses de céréales et autres graminées sauvages. Elle est dispersée par le vent et se développe à la faveur d’un temps humide (85-100% d’humidité relative) et modérément chaud (15-22°C) dans une culture dense.
L’oïdium est capable d’infecter toutes les parties aériennes des froments mais il est surtout observé sur les feuilles médianes et inférieures (Figure 1). Des patchs blancs cotonneux apparaissent sur les deux faces des feuilles, formant des plaques (Figure 2). Ces plaques peuvent ensuite s’étendre et s’agréger les unes aux autres pour finalement former un feutrage blanc uniforme. Plus tard, des ponctuations noires vont se former au sein des patchs qui vont alors virer au gris puis au brun (Figure 3). Dans les situations de pression sévère en oïdium, les symptômes peuvent atteindre les épis.
En Wallonie, très rares sont cependant les situations où la maladie s’est véritablement développée ces dernières années. La conduite correcte de la culture (fumure et densité de culture raisonnée) reste certainement un moyen prophylactique très important pour diminuer les risques de développement de l’oïdium.
Cette maladie est spectaculaire et incite facilement à intervenir tôt avec un traitement fongicide spécifique. La plupart du temps de telles interventions se révèlent inutiles. Un traitement contre Blumeria graminis ne doit être envisagé que lorsque les dernières feuilles complètement formées sont contaminées. Il faut suivre l'évolution de la maladie. L'oïdium qui reste dans les étages inférieurs ne doit pas être traité.
Le manque de maladie n’a pas permis d’acquérir beaucoup d’expérience propre concernant l’efficacité des produits. Des quelques essais ainsi que d’autres constatations faites par ailleurs, il ressort que les substances actives les plus efficaces sont le cyflufenamide ≈ la metrafenone ≥ le fenpropidine ≈ fenpropimorphe ≈ la spiroxamine ≈ le quinoxyfen. La pyriofenone n’a pas encore pu être éprouvée contre l’oïdium. Leur utilisation, lorsqu’elle s’avère nécessaire, gagne à être préventive. Elles seront préférées en cas d'intervention spécifique, mais des problèmes de résistance sont possibles. Le quinoxyfen semble notamment souffrir d’une baisse d’efficacité dans certaines régions de France dû à ce phénomène de résistance. Les strobilurines ne sont plus conseillées contre l’oïdium, ce champignon étant maintenant complètement résistant à cette famille de fongicide.
[1] Parasite obligatoire : parasite capable de se développer uniquement sur les tissus vivants de l'hôte. Il ne pousse pas sur un milieu nutritif artificiel.