L’ ergot

L’ergot est une maladie qui ne s’attaque pas qu’au seigle. 

En effet, Claviceps purpurea, le pathogène responsable de l’ergot, est capable d’infecter toutes les graminées.  Le classement des différentes céréales, par ordre décroissant de sensibilité se présente comme suit : seigle > triticale > blé, orge, avoine

Les symptômes de ce champignon n’apparaissent que sur les épis car l’infection se produit à la floraison.  Ainsi, entre les glumelles, une masse tout d’abord blanchâtre virant plus tard au noir violacé et portant le nom de sclérote sera observable.  Ces structures peuvent dépasser de l’épi mais ce n’est pas toujours le cas.  Les sclérotes tomberont ensuite sur le sol lors de la récolte ou seront emportés avec les grains.  Si les grains ne sont ensuite pas triés ou désinfectés, les sclérotes emportés retourneront sur le sol lors du semis.  Lorsqu’ils auront rencontré les conditions favorables à leur développement, ces corps durs vont germer et libérer des ascospores qui pourront alors infecter les graminées adventices en fleur ou les céréales à floraison précoce (infection primaire).  Plus tard, les épis touchés vont produire un liquide blanchâtre contenant des conidies.  Ce « miellat » sera ensuite transporté par les insectes ou par effet splash vers les autres céréales saines en floraison (infection secondaire).  C’est à la suite de cette seconde infection que les sclérotes seront produits, bouclant ainsi le cycle. 

L’ergot n’a pas d’impact significatif sur le rendement.  La nuisibilité du pathogène vient de sa production de toxines dangereuses pour la santé humaine et animale.

Que faire lorsque l’ergot est présent dans une parcelle ?
En agriculture conventionnelle et biologique : Après la récolte, labourer pour enfouir les sclérotes à plus de 10 cm de profondeur.  Bien qu’ils puissent toujours germer dans le sol, ils ne pourront plus atteindre la surface pour libérer leurs spores au printemps.  Pendant deux ans, ne pas labourer, afin d’éviter de remonter les sclérotes vers la surface du sol.  Pendant ces deux années, éviter de cultiver des céréales, ou au moins privilégier une espèce moins sensible que le seigle ou le triticale.  Soigner le désherbage et faucher les bordures de champ, car certaines graminées sauvages, telles que le vulpin ou le ray-grass, sont hôtes de l’ergot et constituent un relais dans la transmission de la maladie. 

Que faire en cas de lot contaminé par l’ergot ?
En agriculture conventionnelle et biologique :
Nettoyer aussi soigneusement que possible les semences à l’aide d’une table densimétrique et de trieurs optiques. 
En agriculture conventionnelle :
Utiliser un traitement de semences contenant un triazole. Il n’y a cependant pas de résultats récents disponibles sur l’efficacité de ce type de solution.
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Mise à jour, septembre 2024