Piétin-verse

En Belgique, deux espèces de piétin-verse coexistent. Elles se distinguent par leur vitesse de croissance in vitro: lente pour Oculimacula acuformis et rapide pour Oculimacula yallundae. Leur développement est favorisé par les conditions agronomiques de la parcelle:

  • Variété sensible
  • Rotation à forte charge en froment
  • Date de semis précoce
  • Sol gorgé d’eau

L’estimation du risque d’infection peut être complétée par les paramètres climatiques du semis à la montaison (stade 30 BBCH) du froment:

  • Automne et hiver doux
  • Forte pluviométrie

Cette maladie affecte principalement le froment mais aussi, dans de rares cas, l’orge et le triticale.

Les impacts du piétin-verse sur le rendement ne sont clairement perceptibles que lorsque la maladie cause la verse de la culture, ce qui fut rarement observé ces dernières années.  Les conséquences des lésions de la base de la tige qui ne causent pas de verse, sont par contre beaucoup plus sujettes à controverse.

Les symptômes de piétin-verse (Figure 1) sont visibles au cours de la montaison des froments. Ceux-ci se situent entre le plateau de tallage et le premier nœud. Le pathogène forme une tache ocellée, c’est-à-dire une tache elliptique dont les bords sont constitués d’un liseré brun. Au centre de cette tache, des plaques mycéliennes épaissies, grises ou noires, apparaissent entre la gaine infectée et la gaine sous-jacente. Ce sont des stromas.

piétin-verse Figure 1

Figure 1 : symptômes de piétin-verse.

Quel que soit le produit utilisé, le positionnement du traitement contre le piétin-verse est idéal lorsqu’il est réalisé tôt après le stade épi à 1 cm (31).  Cependant, les traitements appliqués à ce moment ont une efficacité qui dépasse rarement les 50 %.  Lorsqu’ ils sont réalisés après le stade 2ème  nœud (32) leur efficacité diminue rapidement. 

En Belgique, les traitements spécifiques contre le piétin-verse sont rarement recommandés.  Sauf cas extrêmes, la lutte contre cette maladie ne doit être envisagée que comme un effet additionnel d’éventuels traitements visant principalement les maladies foliaires.  Des niveaux de 20 à 30 % de plantes touchées au stade épi à 1cm peuvent être considérés comme des seuils de risque.  La charge en céréales au cours des dernières années, la phytotechnie et la connaissance du comportement de la parcelle au cours des années antérieures sont également des critères non négligeables.