Caractéristiques des adventices
Contrairement aux insectes ou aux agents pathogènes, les mauvaises herbes ne se déplacent pas. Chaque parcelle présente donc une flore adventice propre et il est très utile de connaître sa composition (espèces en présence et niveaux d’infestation) pour déterminer les choix de désherbage de façon pertinente et rentable. Pourquoi, par exemple, faudrait-il utiliser des antigraminées coûteux si la parcelle est exempte de graminées ?
Il est également très utile d’avoir en tête quelques notions de base à propos de la biologie et de la nuisibilité des adventices. En effet, chaque espèce présente des caractéristiques propres telles que la ou les périodes de levée, les conditions de germination, la profondeur optimale pour stimuler la levée, la durée de vie de la semence dans le sol,… La nuisibilité des adventices vis-à-vis de la culture est, elle-aussi, spécifique de l’espèce.
Nuisibilité
Le tableau ci-dessous détaille la nuisibilité de certaines adventices couramment rencontrées en céréales. La nuisibilité directe correspond à la perte de rendement due à la compétition pour l’eau et les nutriments. Les problèmes mécaniques occasionnés lors de la récolte ainsi que les défauts de qualité de la récolte (humidité, impuretés,…) constituent également une part de la nuisibilité directe. Son intensité dépend notamment de l’intensité de l’infestation. La nuisibilité indirecte, plus difficilement quantifiable, est la conséquence de la production de semences adventices restant dans la culture et susceptibles de poser des problèmes par la suite.
Afin d’évaluer la nuisibilité directe qu’il est possible d’observer sous nos latitudes, un essai efficacité implanté à Perwez en 2013 a été récolté. Le lien entre densité d’épis de vulpin observée à la fin du mois de juin et rendement est illustré dans la figure ci-dessous. Dans le cadre de cet essai, le potentiel de rendement, en absence de vulpin, était de l’ordre de 8270 kg/ha et un épi de vulpin par mètre carré faisait perdre 11 kg/ha de grains. La figure montre que plus l’intervention a lieu précocement, moins il reste de vulpins et le rendement est d’autant moins affecté. Ainsi, les applications de printemps réalisées dans cet essai laissaient en moyenne 60 épis de vulpin par m²n ce qui a occasionné une perte de rendement de l’ordre de 600 kg/ha.
D’autres données disponibles en Wallonie montrent qu’il suffit de laisser entre 40 et 60 épis de vulpins par m² pour amputer le rendement de 5%, ce qui reste cohérent avec le tableau ci-dessus : il est en effet raisonnable de penser que les 26 pieds de vulpins mentionnés dans le tableau produisent chacun 2 ou 3 épis.